vendredi 5 août 2011

Histoire de l’Azerbaïdjan

L’Azerbaïdjan est un pays à l’histoire riche et ancienne. Les artefacts trouvés lors des fouilles archéologiques sont autant de témoignages de l’existence  des premières implantations humaines dans le monde. Les fouilles dans la grotte d’Azikh au Karabakh ont montré que l’histoire humaine dans cette région remonte à près de deux millions d’années. On y a, ainsi, découvert la mâchoire de l’homme le plus ancien (homme d’Azikh ou Azikhanthrope), ayant vécu à l’ère acheuléenne et datant d’il y a 350-400 000 ans. Grâce à cette découverte unique, le territoire de l’Azerbaïdjan a été inclus dans la carte des « plus anciens habitats d’Europe ».
Depuis l’âge de pierre, les habitants de ce territoire ont créé leur propre culture. Les découvertes lors des fouilles archéologiques effectuées dans l’Azerbaïdjan du nord et du sud, attestent que les Azerbaïdjanais furent l’un des premiers peuples sédentaires au monde.
L’histoire de l’Etat azerbaïdjanais remonte à près de cinq mille ans. Les premières formations tribales et les institutions étatiques furent formées sur ce territoire à la fin  du IVème et au début du IIIème millénaires avant J.-C. Lors du Ier millénaire avant J.-C. et pendant les premiers siècles de notre ère, virent le jour sur le sol azerbaïdjanais les formations étatiques de Manna, des Scythes et des Massagètes, ainsi que les puissants Etats d’Albanie du Caucase et d’Atropatène. Ces Etats jouèrent un rôle important dans l’histoire ethno-politique et dans le processus de formation d’un peuple uni.
Au IIIème siècle, l’Azerbaïdjan fut envahi par l’empire des Perses Sassanides et au VIIème siècle, par le Califat arabe. La domination persane et arabe d’environ 600 ans n’arrêta pas le processus de formation du peuple  azerbaïdjanais. A la suite de la décadence du califat et à partir du milieu du IXème siècle, l’Azerbaïdjan recréa les anciennes traditions étatiques. Cette reprise politique permit alors la création des Etats comme ceux des Sadjides, des Shirvanshahs, des Salarites, des Revvadites, des Sheddadites ainsi que du khanat de Sheki. La langue azerbaïdjanaise devint alors le principal vecteur de communication sur l’ensemble de ce territoire.
Au milieu du XIème  siècle, l’Azerbaïdjan fut intégré à l’empire des  Grands Seldjoukides. Après la chute de l’Empire des Seldjoukides, les Etats puissants et prospères des Shirvanshahs et des Eldenizides (Atabeys) jouèrent un rôle majeur dans la poursuite des traditions étatiques du peuple azerbaïdjanais. L’Etat des Eldenizides, devenu l’état le plus puissant au proche et Moyen Orient, joua un rôle particulier dans l’histoire ethno-politique par l’extention de la sphère d’influence de la langue azerbaïdjanaise.
Ainsi, aux XVème et XVIIIème siècles, les empires des Karakoyunlu, Akkouyunlu, Séfévides et Afshars étaient dirigés directement par les dynasties azerbaïdjanaises.
Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, l’Azerbaïdjan se scinda en petits Etats – les Khanats et les sultanats. La formation des khanats sur le territoire azerbaïdjanais empêcha son développement socio-économique et politique. En effet, l’hostilité entre les khanats les empêchait de résister unis face aux agresseurs venus de l’extérieur. Trop morcelé, l’Azerbaïdjan faillit perdre son indépendance.
Tirant profit de ce morcellement, les empires russe et iranien divisèrent l’Azerbaïdjan en deux territoires distincts lors des traités de Gulustan et de Turkmenchay. Suite au traité de Gulustan du 12 octobre 1813, l’Iran a reconnu le rattachement des khanats du Karabakh, de Gandja, Sheki, Guba,Bakou et Lenkoran ainsi que de la Géorgie de l’est et du Daghestan à la Russie. Les khanats d’Iravan et du Nakhtchyvan restèrent sous le contrôle iranien. Cette division en deux parties fut définitivement entérinée lors de la signature du traité de paix de Turkmenchay, signé le 10 février 1828, ne modifiant en aucune manière les modalités principales du traité de Gulustan. Ce traité ratifia ainsi le rattachement des khanats d’Iravan et du Nakhtchyvan à la Russie, établissant officiellement les nouvelles frontières du territoire.
Le 28 mai 1918, la première République démocratique en orient – la République Démocratique d’Azerbaïdjan – fut proclamée dans l’Azerbaïdjan du Nord. La République Démocratique d’Azerbaïdjan fut reconnue Etat indépendant par la Conférence de Paix de Paris le 11 janvier 1920. Des mesures importantes furent prises pour développer la construction d’un Etat démocratique et ses systèmes économique, culturel, éducatif, sanitaire, judiciaire et militaire. La République, qui n’a fonctionné que 23 mois, établit toutefois des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs avec la majorité des pays du monde, concluant de nombreux traités bilatéraux et multilatéraux.
La république démocratique d’Azerbaïdjan fut occupée par la Russie Soviétique dès avril 1920, qui instaura la République Socialiste Soviétique d’Azerbaïdjan. Dans l’ouest du territoire azerbaïdjanais fut créé en 1918 la République d’Arménie, devenue en 1920 la République Socialiste Soviétique d’Arménie (1920). Les territoires de Zanguezur,Gazakh, Sharur, Ordubad furent transférés à l’Arménie. En 1923, à l’intérieur d’Azerbaïdjan, fut créé de façon illégale et contre la volonté du peuple azerbaïdjanais, d’abord la région Autonome du Haut-Karabakh et en 1924, Région Autonome du Nakhtchyvan.
Les protestations du peuple contre le caractère colonial du régime soviétique eurent lieu essentiellement dans  l’Azerbaïdjan du Nord. Le peuple épris de liberté, subit massacres sanglants, répressions et exil. Plusieurs centaines de milliers d’Azerbaïdjanais quittèrent contraints et forcés l’Azerbaïdjan de l’Ouest (appelé la République Socialiste Soviétique d’Arménie), qui était, historiquement, leur territoire.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, mobilisant l’ensemble de ses forces, le peuple azerbaïdjanais fit preuve d’un héroïsme sans précédant contre le fascisme sur les champs de bataille, à l’arrière du front, ainsi que dans le mouvement antifasciste dans différents  pays de l’Europe. 640 000 personnes furent mobilisées dans l’armée Rouge, dont plus de 10 000 étaient des femmes. Lors de cette guerre, Bakou a fourni 75 millions tonnes de pétrole au pays.
L’Azerbaïdjan du Nord se transforma en un centre puissant de mouvement de libération nationale dans l’espace soviétique lors du processus de dissolution de l’URSS. Afin de faire taire la vive protestation populaire à l’encontre du régime soviétique totalitaire instauré depuis la population civile de Bakou les 19 et 20 janvier 1990. Après la dissolution de l’URSS, la République d’Azerbaïdjan indépendant fut proclamée (18 octobre 1991).
Dès les premiers jours de l’indépendance la République d’Azerbaïdjan subit l’agression arménienne. Afin de détacher le Haut- Karabakh de l’Azerbaïdjan, les nationalistes arméniens menèrent des actions séparatistes. Cette agression militaire de l’Arménie fut à l’origine de la guerre. Grâce à l’aide militaire directe de certains Etats, l’Arménie occupa 20 pour cent du territoire de la République d’Azerbaïdjan. En conséquence, plus d’un million d’Azerbaïdjanais devinrent des réfugiés et des personnes déplacées dans leur propre pays. La stabilité sociale et politique de l’Azerbaïdjan fut totalement perturbée par ces événements, suivie de l’apparition de forces séparatistes, aggravant les risques de guerre civile.
Quand l’Azerbaïdjan fut au bord du chaos, le dirigeant national Heydar Aliyev revint au pouvoir, ce qui permit de retrouver la stabilité dans le pays, de signer un cessez-le-feu avec l’Arménie et de mettre en marche de vastes réformes intérieures.
Le 12 novembre 1995 le peuple adopta la première Constitution de l’Azerbaïdjan par referendum national. L’Etat azerbaïdjanais d’aujourd’hui, héritier de la première République démocratique d’Azerbaïdjan, est un état de droit, démocratique, laïc et unitaire. La garantie des droits et des libertés de l’homme et du citoyen est l’objectif primordial de l’Etat. L’Etat azerbaïdjanais se soucie de l’amélioration du bien-être du peuple et de chaque citoyen, de leur protection sociale et leur niveau de vie, soutient le développement de la culture, de l’éducation, de la santé, de la science, de l’art et protège la nature du pays, l’histoire du peuple, son héritage matériel et moral.
Historiquement, l’Azerbaïdjan a instauré un climat de grande tolérance à l’égard des différentes religions. Aujourd’hui, les différentes confessions religieuses sont pratiquées dans la République d’Azerbaïdjan, car la constitution du pays garantit la liberté de culte des citoyens.
La politique étrangère indépendante de la République d’Azerbaïdjan est fondée sur les normes et principes du droits international, y compris sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats, de la non-ingérence dans les affaires intérieures. Grâce à une politique intérieure et extérieure réussies du président Ilham Aliyev, la République d’Azerbaïdjan renforçant encore plus son indépendance et devenant un « Etat-leader » dans la région, prend une place de plus en plus importante dans le concert des Nations.

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